Le temps des bonnes affaires
Le temps des bonnes affaires.
La chute des ventes conduit les promoteurs à baisser les prix des logements neufs.
C’est peut-être le moment d’en profiter
Acheter et revendre des logements pour réaliser des plus-values : voici le cœur de métier du marchand de biens. Outre le potentiel de rendement de l’activité, ce statut présente certains avantages, notamment en termes de frais de notaire et de TVA.
Il n’existe pas, en tant que tel, de statut juridique de marchand de biens. Cette profession, qui consiste à acheter et à revendre des biens immobiliers (à usage commercial, d’habitation ou mixte), des fonds de commerce, parts ou actions de sociétés immobilières, n’est pas réglementée. Nul besoin, donc, d’être titulaire d’un diplôme ou de suivre une formation spécifique.
Toutefois, pour que l’aventure se transforme en success story, vous devez disposer de solides connaissances sur le secteur de l’immobilier, de la construction, de la rénovation ou encore de l’urbanisme. Par exemple, si vous souhaitez vous lancer comme marchand de biens rénovateur, vous devez être en mesure d’estimer le temps nécessaire et le coût des travaux de rénovation.
Si l’agent immobilier doit posséder une carte professionnelle, le marchand de biens n’est pas concerné par cette obligation. En revanche, s’il exerce une activité de constructeur-rénovateur, il devra souscrire une assurance dommages-ouvrage et une assurance en responsabilité décennale.
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Il convient de remplir deux critères cumulatifs pour être considéré comme marchand de biens :
La loi ne définit pas avec précision le caractère habituel de l’achat-revente. Celui-ci sera donc apprécié en fonction de la nature, de l’importance, du rythme et du nombre d’opérations réalisées par le marchand de biens.
Par exemple, le Conseil d’État a pu juger que la notion d’habitude n’était pas caractérisée dans le cadre de l’achat d’un immeuble et de sa revente en bloc. En revanche, le fait de le diviser en plusieurs lots d’appartements constitue une opération habituelle d’achat-revente. Idem pour un particulier qui achète et revend 6 appartements en 2 ans.
Pour être qualifié de marchand de biens, il faut avoir l’intention de réaliser un profit à court terme. Ce critère sera donc apprécié en fonction d’une part du délai séparant l’acquisition de la revente et d’autre part du montant de la plus-value générée.
Le marchand de biens doit avoir l’intention de revendre au moment où il procède à l’achat immobilier. La date à retenir pour évaluer l’intention spéculative est donc celle de l’acquisition, et non celle de la cession.
En conséquence, si un acquéreur achète des logements pour les conserver de nombreuses années, il ne sera pas considéré comme un marchand de biens. En parallèle, en l’absence de caractère spéculatif, l’opération d’achat-revente sera analysée comme un acte civil et non un acte de commerce.
Le cumul des deux critères est important, car le marchand de biens bénéficie d’une fiscalité dérogatoire sur l’achat-revente spéculative. Si l’administration considère que l’un d’eux fait défaut, alors elle pourra vous soumettre à un redressement fiscal et des pénalités de 40 % en cas de mauvaise foi ou de 80 % si la fraude est avérée.
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Premier avantage du statut du marchand de biens : son accessibilité. Nous vous le disions précédemment, aucun diplôme, aucune formation ni carte professionnelle n’est requise.
Autre atout de la profession de marchand de biens : la possibilité de gagner gros. Bien entendu, pour que la rentabilité des opérations d’achat-revente soit la plus haute possible, vous devez en optimiser ses différents aspects en :
Enfin, ultime avantage du métier de marchand de biens : vous pouvez bénéficier d’une exonération de droits de mutation à titre onéreux ou d’une exonération de taxe de publicité foncière et de droits d’enregistrement. Vous paierez ainsi des frais de notaire réduits dans deux hypothèses :
Bon à savoir : pour bénéficier de ce régime de faveur, vous devez prendre l’engagement de revente au jour de la rédaction de l’acte notarié d’achat du bien.
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Si vous mettez le bien en location avant de le revendre, vous devrez payer de l’impôt sur les loyers perçus, en fonction du statut juridique choisi. Nous en parlerons plus bas. Ici, nous allons nous intéresser à la taxation de la plus-value et à la TVA sur l’opération d’achat-revente.
Comme les éventuels loyers, le produit de la cession appartient à la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux (BIC). Vous ne devez pas raisonner opération par opération, mais en fonction du bénéfice réalisé sur un exercice fiscal. Celui-ci est calculé sur la base de la différence entre le prix d’achat augmenté des dépenses afférentes à l’opération (travaux, par exemple) et le prix de cession. La plus-value constatée est ensuite imposée :
En principe, la TVA porte sur le prix total d’une cession immobilière. Par exception, le marchand de biens peut être soumis à la TVA sur marge (sur la différence entre prix de vente et prix d’achat) pour les opérations d’achat-revente avec travaux.
Il convient de distinguer deux situations :
Oui, le marchand de biens peut exercer son activité en société, toutefois, toutes les formes juridiques ne sont pas adaptées.
En vous lançant en société, vous devrez tenir une comptabilité à jour, avec bilan et compte de résultat. Vous devrez également payer l’impôt sur les bénéfices et de cotisations sociales dont le montant dépendra de la forme juridique choisie. Toutefois, les sociétés commerciales présentent l’avantage de vous permettre de déduire vos charges de votre résultat d’exploitation, et de facturer et déduire de la TVA.
Si le but principal de l’activité de marchand de biens est la revente à court terme, rien ne lui interdit de mettre les logements en location avant la cession. Les loyers perçus feront l’objet d’une taxation à l’impôt sur le revenu ou à l’impôt sur les sociétés selon la forme juridique choisie.